Tanzanie du sud

Territoires sauvages

Nyerere au coeur du Selous, plus grande zone protégée d’Afrique.

La réserve de Selous est connue comme l’une des plus grandes réserves fauniques du monde. Située dans le sud de la Tanzanie, la réserve attire beaucoup moins de visiteurs que ses homologues du nord. Elle détient la réputation de l’une des dernières régions sauvages d’Afrique. Avec une superficie de 55.000 km², c’est la plus vaste zone protégée de ce continent. Ajoutons que seuls 10 % au nord sont réservés aux safaris d’observation, le reste étant loué à des compagnies de chasse privée (que l’on ne croise jamais). Elle jouxte, au nord-ouest, le parc national de Mikumi, et prend place, plus largement, dans un vaste écosystème de 155.000 km².

Relativement peu perturbée par l’homme, la végétation diversifiée de Selous inclut les plaines de la savane, une forêt riveraine et des marais. Très boisée, elle est traversée par la rivière Rufiji qui alimente tout un chapelet de lacs, de canaux et de marécages qui forme l’un des systèmes écologiques les plus remarquables d’Afrique. Les ramifications de cette rivière et ses nombreux éléphants, hippopotames et crocodiles rappellent certains paysages du Delta de l’Okavango.

En 2019, le président de la Tanzanie a décrété la scission de la réserve avec affectation de 30.893 km2 pour la création du Nyerere National Park. Celui-ci comprend maintenant la partie réservée à la chasse photo, plus l’annexion de 40 des 50 blocs de chasse. Le Nyerere devient ainsi le plus grand parc national de Tanzanie.

→ Cette décision a été prise car les activités de chasse rapportait trop peu et bien moins que celles liées au tourisme de vision.
Voilà qui met à mal l’argumentaire des chasseurs se présentant comme des protecteurs de la nature en finançant cette soit-disant protection !

On le voit cet habitat abrite un large éventail de faune et de flore avec une concentration animalière importante. Mais en raison de la végétation et parce que les animaux sont restés farouches, les observations sont plus difficiles que dans les parcs du nord. Malgré tout, les visiteurs sont infiniment plus rares, laissant ainsi la sensation d’être le premier visiteur sur ces terres sauvages.

Outre les nombreux lions, léopards et hyènes, c’est l’occasion d’observer des lycaons, espèce de chien sauvage en voie d’extinction, dont la réserve accueille la plus forte population d’Afrique. D’immenses troupeaux de buffles, d’hippopotames et d’éléphants parcourent également la réserve. Malgré un braconnage important, la population des éléphants du Selous reste la plus importante d’Afrique.

L’opportunité de faire des safaris en bateau sur les lacs et sur la rivière Rufiji donne un sentiment de quiétude lors de la navigation. Ce mode permet une observation de la faune dans un cadre exceptionnel : approcher de très près hippopotames et crocodiles, observer l’immense variété d’oiseaux lacustres, mais aussi voir tous les animaux qui viennent s’abreuver.

Aussi grand soit-il le parc national Nyerere ne l’est pas assez pour les dizaines de milliers d’éléphants qui ont besoin de beaucoup d’espaces pour leurs mouvements. Un corridor de 17.000 km² reliant le parc au Niasse Game Reserve au Mozambique a été créé après de nombreuses années d’études. Faisant 60 km de large, il est utilisé par les éléphants mais aussi par tous les autres animaux. Cette continuité d’espace sauvage est remarquable.

La rivière Rufiji-Selous-Tanzanie
La rivière Rufiji-Selous-Tanzanie

Katavi, territoire inconnu et préservé.

Situé au sud-ouest de la Tanzanie, non loin du lac Tanganyika et à mi-distance des parcs du Ruaha et de Mahale, le parc national de Katavi couvre près de 5.000 km², ce qui en fait le quatrième parc du pays par sa superficie. Il est l’un des moins fréquentés et des plus inaccessibles de Tanzanie. Il offre aux voyageurs le visage d’une Afrique sauvage telle qu’elle existait avant son exploration.

La plus grande partie du parc est couverte par de la brousse arbustive et par une plaine inondable. En saison des pluies, les nombreuses rivières qui descendent des plateaux débordent sur des kilomètres et font foisonner la vie dans la plaine. Ces étendues d’eau sont un havre pour des myriades d’oiseaux et pour la plus forte densité de crocodiles et d’hippopotames de Tanzanie.

Le parc national de Katavi accueille une faune considérable et variée. Ainsi des buffles et des éléphants se regroupent en d’immenses troupeaux, et les lions ou bien les hyènes se concentrent en troupes nombreuses.

Pendant la saison sèche, de juin à octobre, la rivière Katuma se transforme en un mince filet et devient l’unique lieu pour s’abreuver dans la région. On assiste alors à des spectacles assez uniques en Afrique, comme celui de troupeaux de centaines de buffles et d’éléphants,  ou encore de nombreux hippopotames mâles qui s’affrontent pour partager la même mare.
Comme lieu d’ornithologie d’excellence, le parc national de Katavi accueille plus de 400 espèces d’oiseaux.
Ce parc ravira ceux qui veulent s’immerger dans la nature et croiser le moins de voyageurs possible. Vous pourrez profiter d’une nature sauvage inviolée et observer les animaux avec une impression de “début du monde”.

Katavi-Tanzanie
Tanzanie-Katavi: Hippopotames dans la rivière Chada en novembre

Katavi durant les petites pluies

Galerie plein écran
 

Ruaha, l’Afrique authentique dans une multitude de décors.

Le Ruaha National Park correspond exactement à l’idée que l’on peut se faire de l’Afrique sauvage. La présence de nombreux et très gros baobabs apporte aux paysages une touche typiquement africaine. Ce superbe espace de sauvegarde de la faune sauvage regroupe des habitats très variés :

Les forêts des rives de la rivière Ruaha, zone préférée des éléphants et des léopards.

Les vastes plaines herbeuses que les guépards, buffles et troupeaux d’antilopes se partagent.

La forêt de transition (zone aride où poussent acacias et brachystegias) qui abrite les koudous, les girafes et les nombreuses familles de lions.

Le Ruaha grâce à son éloignement en fait l’un des parcs les moins visités de Tanzanie (3. 000 à 4.000 visiteurs par an). Car si le parc est très grand, les quelques lodges sont concentrés au bord de la rivière Ruaha, dans la partie centrale. Avis aux amateurs de nature sauvage …

En plus de la très importante population d’éléphants (plus de 10.000), le parc de Ruaha abrite de nombreux prédateurs : lions, hyènes rayées et tachetées, guépards, léopards et même quelques familles de lycaons. Les oiseaux sont également très bien représentés à Ruaha, avec certaines espèces endémiques.

Le parc abrite trois des plus belles espèces d’antilopes, rares ailleurs : le grand koudou, et les hippotragues noir et rouane.

Francolin à gorge rouge-Ruaha-Tanzanie

Situé au sud-ouest de la Tanzanie, le parc national de Ruaha est désormais le 2e plus grand parc national de Tanzanie avec une surface de plus de 20.000 km². Comme le Selous, le Ruaha est englobé dans un écosystème beaucoup plus vaste qui compte une demi-douzaine d’autres zones protégées.

Composé de collines arbustives, d’une brousse rocailleuse et semi-aride et de plaines dégagées où poussent des baobabs, le parc est irrigué par la rivière Ruaha et par les rivières Mdonya et Mwagusi. A la saison sèche, l’eau des torrents s’évapore et les rivières deviennent de longs chemins de sable dans lesquels l’eau n’est présente que sous la forme de quelques mares. A la recherche d’eau pour s’abreuver, les éléphants creusent le sable à l’aide de leur trompe pour extraire l’eau du lit des rivières.  D’ailleurs, l’une des plus importantes colonies d’éléphants d’Afrique peuple les denses forêts qui bordent la rivière Ruaha et la rivière Mwagusi.

La savane du parc accueille de très nombreux types d’antilopes et d’immenses troupeaux de buffles.  Ruaha est également connu pour son importante population de lions qui se partage les territoires autour des rivières du parc.  On peut aussi observer en nombre d’autres espèces de carnivores : guépards, léopards et hyènes. Le parc de Ruaha accueille également des espèces plus rares comme le lycaon et le grand koudou, ainsi que de nombreuses espèces d’oiseaux endémiques.

Réputé pour la préservation de sa faune sauvage, le parc national de Ruaha est souvent cité en exemple par les amoureux de la Tanzanie. Les amateurs de lions trouveront dans le Ruaha des troupes qui vont parfois jusqu’à 20 individus, parmi lesquels des  lionceaux de différents âges, et observeront les étonnants comportements sociaux de cet animal emblématique.

Très peu fréquenté,  le parc de Ruaha ravira celles et ceux qui souhaitent s’imprégner de l’Afrique sauvage. Il est possible de rouler des heures dans ses écosystèmes inaltérés sans croiser la moindre présence humaine, ce qui permet d’observer les animaux sans que personne ne vienne perturber ce moment.

1/- 2/- 06/2014 – Parc national du Ruaha

3/-4/- 06/2014 – Parc national du Ruaha,
Voir une lionne porter ses petits, pourvoir la suivre et rester, est déjà rare. Mais être tout seul dans le lit de la rivière pour vivre ces moments avec ces lionceaux…

5/- 01/2013 – Parc national du Ruaha,
Fundi, c’était son nom, adorait les jeeps (son nom signifie “qui aime la mécanique”). J’ai filmé ce léopard par le dessus à moins de 70cm après qu’il eut inspecté les roues et déambulé le long de la carrosserie en me jetant un petit regard. Il n’avait pas peur des hommes. Les guides m’ont raconté des histoires surprenantes à son sujet.
Fundi a disparu l’année qui a suivi cette vidéo, mais la mémoire de ses aventures continuent à animer les feux de camps de celui de Mdonya Old River.

6/- 11/2011 – Parc national du Ruaha,
Au bord de la piste, un petit éléphant moribond, entouré par les siens. Sa respiration saccadée laisse entrevoir une fin proche. Sa mère essaye de le stimuler avec sa patte. Nous décidons de quitter cette bouleversante scène nufeste.
Tôt le lendemain, nous revenons. Le petit éléphant est mort. Sa famille le veille. Les lions sont venus dans la nuit se positionner pour le festin. Ils essayeront de s’approcher du petit corps et par  deux fois seront chassés. Puis les éléphants se résoudront à laisser leur défunt.
Les guides m’ont dit avoir plusieurs fois trouvé la famille près des ossements du petit.

Buffles-Ruaha-Tanzanie
Buffles-Ruaha-Tanzanie

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