à propos

Pierre Chéron

Déjà tant d’années

L’Inde, ce sous-continent que j’ai parcouru avec bonheur dans les années 90.

Je suis revenu dans ce pays en 2005 pour vivre pleinement ma passion du tigre. La vision de ces animaux que je découvrais enfin sauvages m’a alors bouleversé. Je n’ai plus vraiment quitté “mes” tigres depuis lors.

Chaque année, je parcours pendant 3 mois les forêts millénaires et les jungles épaisses à sa recherche pour les instants de bonheur que sa simple vision me procure. Dans plusieurs endroits, j’ai étudié les généalogies de ces grands félins sur plusieurs générations et j’observe attentivement leurs histoires remplies de drames et de bonheurs. J’ai ainsi photographié plusieurs centaines de tigres différents avec un millier observations sur les 15 dernières années.

Nul animal n’est, je pense, plus magnétique que le tigre.

La forêt indienne est animée de façon extraordinaire par une symphonie de sons qui sont un pur régal de la nature. Lorsque, curieux, attentif et émerveillé, l’on commence à comprendre toutes les interactions en parvenant à déchiffrer les cris et les alarmes, l’on rentre dans un monde enchanteur, celui de la jungle du tigre.

Car le roi tigre n’est rien sans son royaume que l’on découvre tellement magique pour qui sait s’émerveiller.
Pour l’enfant qui reste peut-être encore en nous.

Parallèlement à ces voyages en Inde, j’explore la terre d’Afrique, tellement riche en émotions animales. Le premier voyage fut pour le Kenya et la Tanzanie, précurseur d’une longue série qui commença début 1991. Zimbabwe, Botswana, Afrique du Sud, Namibie.  Je revenais également souvent au Kenya où j’y ai visité bon nombre de parcs.

J’ai beaucoup aimé Tsavo Ouest, ses éléphants “rouges”, Samburu/Buffalo Springs, ses zèbres de Grévy , le Masai Mara pour son extraordinaire migration des gnous, …

Mais c’est surtout la Tanzanie qui m’a vu revenir sans cesse. En effet j’y avais trouvé mon petit paradis africain, le parc du Ruaha. J’ai eu le bonheur de poser mes appareils photo à 6 reprises dans cet endroit unique par sa faune, sa flore et sa quasi absence de touristes. Il est par moi, l’un des cinq plus beaux parcs d’Afrique.
J’ai également adoré le Serengeti, ses plaines infinies, Selous, la surprenante richesse de sa rivière, Tarengire, ses éléphants et ses baobabs, N’dutu, ses observations de guépards, Katavi, son incroyable rivière aux hippopotames, … La liste de l’émerveillement serait trop longue.

Un autre des territoires sauvages où j’ai aimé arpenter les cours d’eau est le Brésil où j’ai tenté  de voir le jaguar patrouillant sur les rives sablonneuses des rivières. Longtemps, il a été quasi-impossible de l’apercevoir. Et puis le pays s’est décidé à ouvrir au monde la possibilité de voir ses joyaux.

Le lieu privilégié pour l’apercevoir se trouve dans la région reculée du Pantanal qui, dans ses zones protégées, est un havre de tranquillité pour les animaux. On y évolue dans des barques au milieu d’une avifaune extraordinaire. Approcher des martins pêcheurs à quelques mètres est ici possible. Et nous pouvons voir les merveilleux aras hyacinthes, les toucans colorés, les singes hurleurs curieux et  le somptueux jaguar. Avec un peu de chance nous pouvons le surprendre en train de nager. Quel bonheur !

Cet animal fascinant m’a convaincu de revenir le voir de nombreuses fois au Pantanal. En ce lieu j’ai eu le bonheur d’observer précisément 81 jaguars, de tous âges.

… J’espère que l’homme ne détruira pas cet endroit unique et précieux.