La végétation de Panna est constituée d’un assemblage relativement hétéroclite de forêts mixtes sèches à feuilles caduques dominés par les tecks ainsi que des forêts sèches clairsemées composés d’arbres de la famille des Boswellia.
ETAT: Madhya Pradesh PAYS: Inde
BIODIVERSITE: 39 espèces de mammifères, 304 espèces d’oiseaux (comptage 2019)
Grâce à des passionnés, le renouveau après la tragédie.
Au milieu des années 2000, à l’instar de la réserve de tigres de Sariska dans le Rajasthan, Panna a connu un bien triste sort puisque le braconnage l’avait entièrement vidée de sa population de tigres. Heureusement, les efforts conjugués d’une poignée de scientifiques indiens et d’une équipe de direction du parc entièrement renouvelée ont permis de faire renaître la vie sauvage à Panna.
En 2009, en s’appuyant sur la relocalisation de tigres provenant d’autres réserves du Madhya Pradesh, 2 tigresses et 1 tigre ont été amenés depuis les réserves de Bandhavgarh, Kanha et Pench avant qu’en 2011 deux autres tigresses ne soient à leur tour réintroduites.
Stimulée par un management efficace (déplacement des villages de la zone centrale, augmentation de la densité de proies, suivi constant des individus avec un système de colliers émetteurs), la population de tigres a rapidement augmenté pour atteindre le total d’une vingtaine de tigres adultes en 2014, seulement 5 ans après le démarrage du projet de repeuplement !
Après le repeuplement réussit de Panna, de nouveaux défis sont à relever pour permettre à cette population « source » de tigres de migrer vers d’autres aires protégées. Notons la concentration importante des tigres en zone centrale (nord-est) alors que la présence de tigres se fait plus discrète dans les zones tampons situés au sud-ouest du parc.
Dans le rapport de 2015 du WWF India intitulé « Connecting habitat corridors for tigers in Panna landscape », 4 corridors ont été empruntés par au moins une dizaine de tigres pour une dispersion naturelle dans les forêts adjacentes.
Le cas le plus emblématique est celui du tigre surnommé « Pannala » qui, en 2018, après avoir migré via le corridor sud-ouest, s’est installé dans la zone de Kitauli de la réserve de Bandhavgarh, où il est devenu l’un des mâles dominants. Une belle façon de remercier Bandhavgarh pour sa contribution au repeuplement de Panna via la tigresse T1.
Toutefois, le fragile équilibre qui a pu être restauré à Panna est aujourd’hui menacé par un vaste projet de connexion des rivières Betwa et Ken dont la mise en œuvre aurait pour effet d’inonder près du tiers de la surface totale du parc (environ 500 km²!) alors même que la pression sur l’espace vital des tigres du parc a fortement augmenté ces dernières années avec l’accroissement du nombre d’individus.
Au premier trimestre 2020, 5 tigres sont morts à Panna faisant ressurgir le spectre de la situation dramatique d’avant 2009. La situation est suivie de près par les autorités du parc et de l’état qui attribuent la plupart de ces décès à des luttes territoriales en raison du déséquilibre dans l’occupation par les tigres des différentes zones du parc.